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de vous lire ; je suis prêt à vous proposer de les accepter, mais en présence du retard demandé pour les élections, en face de l’attitude douteuse de l’assemblée nationale, je crois qu’il est sage de les rejeter. Si nous retardons, le pouvoir, qui est la réaction même, viendra peser de tout son poids sur les électeurs. Il tiendra les urnes, il dirigera le vote de telle façon que nous, les vainqueurs d’aujourd’hui, nous serons non seulement les vaincus, mais les proscrits de demain. Nous sommes les maîtres de la situation. Nos adversaires, bien que décidés, en apparence, à la lutte, n’ont ni organisation, ni communauté d’idées. Un seul jour de retard peut tout perdre. Si les maires et le gouvernement ne veulent pas accepter la date de Dimanche pour les élections, nous devons rompre les négociations.

Bergeret appuya son collègue et dit, avec Billioray, qu’on devait se préparer à lutter à outrance.

Le Comité désigna alors deux membres pour se rendre à la mairie du IIe arrondissement, avec ce mandat, bien défini, d’accepter toutes les propositions de l’amiral Saisset, mais de maintenir les élections au jour fixé par le Comité, le 26 mars.

Les deux délégués, Ranvier et Arnold, revinrent, à minuit, rendre compte de l’entrevue.

Les maires refusaient les élections à bref délai.

Le Comité alors déclara les négociations nulles et non avenues, et la séance fut levée.

La seconde séance de nuit eut lieu le lendemain, le vendredi 24. Après l’accord intervenu à la mairie du IIe avec Brunel et Protot, MM. Bonvalet et André Murat s’étaient rendus à l’Hôtel-de-Ville pour avoir des nouvelles. Ils revinrent accompagnés de deux délégués, Ranvier et Arnold. Ceux-ci déclarèrent que tout était rompu. Les citoyens Brunel et Protot, dirent-ils nettement, n’avaient nulle qualité pour traiter. Les élections auraient lieu le 26 mars.

Telle était la volonté du Comité Central.