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quart d’heure, — sous le coup de l’émotion, se dirent que tout cela n’était que le résultat d’un malentendu, et dans un magnifique élan de fraternité et d’espoir, de réconciliation et de bonheur, se tendirent les mains et d’une seule voix jetèrent à ceux qui venaient de tout pacifier ce cri qui résumait toute leur pensée, et tous leurs vœux :

Vive la France, Vive la République !

(Frédéric Damé, La Résistance ; Alphonse Lemerre, édit. Paris, 1871, p. 189.)

JOIE DE LA POPULATION

La population, en y comprenant tous les gardes nationaux, ceux qui suivaient le Comité Central, comme ceux que les maires avaient rassemblés sous le commandement de l’amiral Saisset, ne désirait donc que l’accord. Elle témoigna sa joie de cette convention, qu’elle supposait définitive, sur divers points de Paris. Une manifestation eut lieu, rue Neuve-des-Petits-Champs, qui ne pouvait laisser subsister aucun doute sur l’accueil qui serait fait à ceux qui avaient approuvé, signé la convention.

En quittant la mairie du Ier, pour se rendre à celle du IIe, où se trouvaient réunis un certain nombre de maires et d’adjoints des divers arrondissements formant le Comité de Résistance, Brunel et ceux qui l’accompagnaient se virent le passage barré. C’était l’ordre donné par le fougueux Quevauvilliers, impatient de faire parler la poudre, désireux d’appliquer les instructions que lui avait fait transmettre Saisset. Il déclara que les insurgés Brunel et Protot ne passeraient pas. Il fallut parlementer. M. Adam ordonna au belliqueux bijoutier de livrer passage. Celui-ci d’abord refusa. Sur l’insistance énergique de M. Adam, il finit par dire qu’il ne céderait que si les maires, réunis en ce moment au IIe, l’y autorisaient. MM. Adam et Quevauvilliers se rendirent alors à la mairie de la Banque. Là, le colonel