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penchant vers M. Méline lui dit à voix basse : « Hâtez-vous de conclure ou tout est perdu ! »

Ce fut alors que survint un envoyé de la mairie du II[[e}} apportant la réponse de MM. Schœlcher et Dubail à la demande de M. Adam.

M. Dubail a constaté ainsi cette intervention pacifique :

J’étais, le vendredi 24 mars, vers deux heures, à la mairie du IIe, dans le cabinet du maire avec M. Schœlcher, lorsqu’on vint nous prévenir que la première mairie, place du Louvre, quoique garnie de défenseurs, était assiégée par les forces fédérées. Nous signâmes immédiatement l’ordre à nos bataillons de se porter à l’aide de nos collègues voisins. Mais avant que cet ordre pût être exécuté. MM. Méline et Adam firent dire qu’ils ne pouvaient plus tenir et demandèrent l’autorisation de traiter avec les chefs fédérés. M. Schœlcher et moi, après une courte délibération, signâmes une lettre portant avis que l’on pouvait promettre les élections pour le 3 avril, par les soins des maires, conformément à l’autorisation du gouvernement, autorisation rapportée par une députation des maires qui avaient été à Versailles, le matin même, si je ne me trompe. La lettre fut portée à MM. Adam et Méline, qui, trouvant le délai trop long, prirent sur eux de rapprocher le jour et de le fixer au 30 mars.

Ainsi la mairie du IIe arrondissement, quartier général de la résistance, était disposée à secourir celle du Ier, c’est-à-dire à engager la bataille dans Paris, mais les maires et les adjoints du Ier capitulant, les chefs de la résistance du IIe jugèrent inutile d’envoyer le secours demandé. Ils approuvèrent la transaction indiquée par leurs collègues, en se fondant sur l’autorisation du gouvernement.

Pour eux, les maires avaient donc le droit de transiger et la date acceptée pour les élections, comme la convocation des électeurs, devenaient des actes réguliers, légaux.

Alors intervint la première convention entre les représentants de l’insurrection et ceux du gouvernement. Le