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infâmes ; ils n’hésitent pas à affamer la garde nationale en séquestrant la Banque et la Manutention.

Le temps n’est plus au parlementarisme ; il faut agir et punir sévèrement les ennemis de la République.

Tout ce qui n’est pas avec nous est contre nous.

Paris veut être libre. La contre-révolution ne l’effraye pas ; mais la grande cité ne permettra pas qu’on trouble impunément l’ordre public.

Vive la République !

Les généraux commandants :
Baunel. — E. Duval. — Eudes.

Le triumvirat guerrier disait : « Il faut agir ! » Il semble que cet appel à l’action ne visait pas directement Versailles et les troupes que M. Thiers y rassemblait avec une fébrile activité. Les trois généraux semblaient plutôt menacer les gardes nationaux réunis aux mairies du Ier et du IIe arrondissement et leurs chefs Saisset, Schœœlcher, Quevauvilliers, Vautrain, Vacherot, Dubail, Héligon, Tirard, etc.

DÉMONSTRATION DEVANT LA MAIRIE DU Ier

Le Comité Central venait de donner l’ordre d’occuper les mairies où la guerre civile s’organisait, où toutes les dispositions semblaient prises, non seulement pour une résistance défensive, mais aussi pour un mouvement hardi en avant, pour un coup de main sur l’Hôtel-de-Ville. De la mairie du 1er  arrondissement, à raison de sa position et de la proximité de l’Hôtel-de-Ville, paraissait devoir partir le signal de l’attaque. Le général Brunel se mit en devoir d’occuper cette mairie avec Protot, membre du Comité Central, commandant un bataillon, et Maxime Lisbonne, chef de légion.

Depuis deux jours, a écrit Maxime Lisbonne, les estafettes de l’Hôtel-de-Ville envoyées à la place Vendôme se trouvaient arrê-