pour le délit d’être vingt. Il fut condamné avec ses co-prévenus, le 5 août 1864. Il se présenta aux élections dans la Côte-d’Or et l’Hérault ; il fut battu, grâce à la pression administrative, par le candidat officiel. L’intimidation gouvernementale était telle alors, que le candidat républicain ne put trouver personne dans l’Hérault pour apposer ses affiches. On vit donc Charles Floquet, un pot de colle à la main, un paquet de placards sous le bras et accompagné de quelques amis, colleurs de bonne volonté, parcourir sa circonscription, affichant lui-même sa profession de foi sur les murs. Le candidat impérial, un certain Roulleaux-Dugage, fut élu. À la fin de l’Empire, Floquet plaida pour la famille de Victor Noir, la victime de Pierre Bonaparte ; il défendit aussi Cournet devant la haute cour à Blois, et le fit acquitter.
Au moment de l’exposition de 1867, un incident se produisit qui fut, par la suite, le point de départ de critiques et de malignes remarques, mais qui ne reposait sur aucune réalité. Le czar Alexandre visitait le Palais de Justice. D’un groupe d’avocats stationnant dans la grande galerie, ce cri partit, à l’adresse de l’impérial visiteur : « Vive la Pologne, Monsieur ! » Le scandale fut vif et les journaux réactionnaires attribuèrent ce cri à Floquet. Il a toujours dénié cette exclamation, irrespectueuse assurément, mais qui pouvait se justifier. À cette époque, il n’était point ridicule de témoigner de la sympathie à la nation héroïque et martyre, dépecée d’abord par des monarques de proie, puis ensanglantée et terrorisée par des bourreaux encourages par les czars. La jeunesse des écoles frémissait encore d’indignation et de pitié au nom de la Pologne. Elle avait gardé dans l’oreille les invocations vibrantes des Michelet, des Quinet, flétrissant le partage infâme ; elle écoutait aussi les appels désespérés des patriotes polonais déportés, knoutés,