LES ÉLECTIONS FIXÉES AU 26 MARS
Le Comité Central était-il vraiment dupe des manœuvres des maires ? Il voulait croire, dans sa majorité tout au moins, et jusqu’à la preuve manifeste du contraire, que les négociations étaient franches et qu’on cherchait l’entente, à Versailles, comme à Paris. Il ne pouvait cependant admettre les ajournements successifs. Il avait sagement renoncé à la date du 22 mars primitivement adoptée. Il avait déjà, une première fois, reculé cette date. Il décida d’en choisir une nouvelle, mais irrévocable celle-là. Il fixa les élections au dimanche 26 mars, par la proclamation suivante :
Votre légitime colère nous a placés, le 48 mars, au poste que nous ne devions occuper que le temps strictement nécessaire pour procéder aux élections communales.
Vos maires, vos députés, répudiant les engagements pris à l’heure où ils étaient des candidats, ont tout mis en œuvre pour entraver ces élections que nous voulons faire à bref délai.
La réaction, soulevée par eux, nous déclare la guerre.
Nous devons accepter la lutte et briser la résistance, afin que vous puissiez y procéder dans le calme de votre volonté et de votre force.
En conséquence, les élections sont remises à Dimanche prochain, 26 mars.
Jusque-là, les mesures les plus énergiques seront prises, pour faire respecter les droits que vous avez revendiqués.
Hôtel-de-Ville, 22 mars 1871.
Une phrase était surtout nette dans ce nouveau manifeste, celle qui annonçait que le Comité ne se laisserait pas plus longtemps berner : « Nous devons accepter la lutte et briser la résistance ! »
M. Thiers comprit parfaitement cet avertissement. Pour