messe du chef du pouvoir exécutif, contenue dans la la lettre rapportée par M. Desmarets, aucun sujet de conflit n’existait plus entre Paris et Versailles. C’était la paix, c’était l’union, c’était la République hors de péril. La garde nationale, avec un chef qu’elle élirait, serait là pour détourner les monarchistes de l’Assemblée de la tentation d’entreprendre quoi que ce soit contre le régime républicain. Il existait de fait, et il serait garanti par la présence même à la tête du pouvoir exécutif de M. Thiers et par les baïonnettes parisiennes. Donc sécurité et confiance.
Malheureusement cette proclamation n’avait aucun caractère authentique. Celui qui l’avait rédigée, ou tout au moins qui l’avait signée, devait en décliner la responsabilité, et, après coup, prétendre qu’il n’avait donné ni son consentement, ni son visa. Cette déclaration conforme aux vœux des Parisiens était une illusion, et aussi un faux.
L’amiral Saisset, interrogé par la Commission d’Enquête, prétendit d’abord qu’il ne s’agissait que d’un projet en l’air, et qu’il n’avait rien signé de semblable, qu’on avait, à son insu, remis un brouillon d’affiche à l’imprimeur Dupont, mais que le bon à tirer à 25,000 exemplaires n’émanait pas de lui.
Amiral, précisa le Président de la Commission, vous déclarez que vous n’avez autorisé personne à faire imprimer cette affiche, qu’elle a été imprimée malgré vous, et sans votre assentiment ?
Saisset répondit hardiment : Oui !
Pourtant l’affiche existait ; elle avait été préparée, signée, remise à l’impression. M. Tirard affirma devant la Commission que le texte était de la main de l’amiral :
En arrivant le vendredi à Versailles, dit-il, je fus interpellé par bon nombre de mes collègues, et notamment par des mem-