Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

interrompue. M. Arnaud de l’Ariège en profita pour glisser la communication que l’Assemblée avait refusé d’entendre à six houres. Cette intercalation était faite d’accord avec le président.

M. Arnaud de l’Ariège dit alors avec solennité :

Je viens apporter à l’Assemblée, au nom de mes collègues, représentants des municipalités de Paris, une communication à laquelle nous attachons une grande importance.

Paris est à la veille non pas d’une insurrection, mais de la guerre civile, dans ce qu’elle peut avoir de plus affreux. Dans cette circonstance, les Maires de Paris ont pensé qu’il y avait des mesures à prendre.

Les résolutions que nous vous apportons Ont été jugées par nous de nature à éviter une plus grande effusion de sang.

Nous sommes convaincus que le rétablissement de l’ordre et le salut de la République exigent les mesures qui suivent :

1o Que l’Assemblée se mette à l’avenir en communication plus directe et plus intime avec les municipalités de Paris ;

2o Qu’elle autorise les Maires à prendre les mesures que les circonstances exigeraient ;

3o Que les élections de la garde nationale aient lieu avant le 28 de ce mois ;

4o Que l’élection du conseil municipal ait lieu avant le 3 avril, si c’est possible ; que la condition de domicile soit réduite à six mois, et que les maires et adjoints procèdent à l’élection.

Cette communication a été rédigée avant le départ des maires de Paris. Il n’y a rien été changé, et l’incident auquel M. le président a fait allusion n’a eu aucune influence sur les termes de notre communication.

Permettez-moi seulement de faire un nouvel appel à la conciliation ; il y a eu des malentendus.

Il ne doit rien rester ni d’un côté ni de l’autre de l’incident fâcheux qui s’est produit. (Applaudissements répétés.)

L’urgence est déclarée à l’unanimité.

Cette communication n’avait certainement pas l’importance que lui attribuaient Arnaud de l’Ariège et ceux qui avaient entrepris le voyage de Versailles pour la faire. Une