puis l’heure où je vous faisais concevoir des espérances, entrainent une grande concentration de forces militaires dans notre ville.
Le chef du pouvoir exécutif, qui ne saurait se séparer de l’Assemblée Nationale, est venu se fixer près d’elle avec tous les ministres, et se trouve placé de façon à donner tous les ordres et à obtenir tous les concours nécessaires.
La ville de Versailles, qui n’a rien à redouter, grâce aux forces dont le gouvernement dispose, a de grands devoirs à accomplir.
Il faut surtout que notre armée soit bien accueillie par elle, et, à cet égard, je suis heureux de pouvoir féliciter notre population des excellentes dispositions qu’elle a déjà manifestées.
Espérons que le calme se fera bientôt dans les esprits, que la loi sera respectée et l’ordre public rétabli ; qu’enfin la république sortira encore une fois victorieuse des cruelles épreuves que lui imposent les passions anarchiques.
Le maire de Versailles, député de Seine-et-Oise,
VINOY RÉVEILLE M. THIERS
M. Thiers s’était installé à la Préfecture. Il succédait, comme voyageur, à l’empereur d’Allemagne. Sa vanité dut être satisfaite, quand il coula son petit corps dans le grand lit qui avait reçu le conquérant. Il savourait, la nuit du dimanche, en des rêves moelleux, la double satisfaction de cumuler bientôt les joies victorieuses de Guillaume et de Napoléon, car il ne doutait pas que le nouveau siège de Paris et la prise de cette ville ne fussent des épisodes dignes de compléter l’histoire des deux campagnes de France, quand il entendit une voix rude, l’éveillant. Il était une heure du matin. Il sursauta, car il était d’un caractère craintif dans le privé. À peine rassuré par le ronflement sonore des deux cuirassiers qui couchaient dans un cabinet touchant sa chambre, il se dressa sur son séant, effaré. Il