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pes qui ont le plus souffert : 109e et 110e, 117e et 120e, 136e de ligne, 4e zouaves, mobiles du Loiret, régiment de Seine-et-Marne et les régiments suivants de la garde nationale : 5e, 9e, 11e, 14e, 16e, 18e et 19e. On ne voit là aucun des bataillons populaires, portant tous des numéros supérieurs.

Ceux qui voudraient tirer argument de l’absence, en première ligne, sur les points les plus périlleux, des bataillon dits « rouges », oublieraient que les troupes, dans un combat, ne se postent pas là où il leur plaît d’aller. Les gardes nationaux envoyés à Buzenval étaient organisés, groupés, et faisaient partie de divisions et de corps d’armée, dont la marche était réglée à l’avance, et de colonnes d’attaque dont les positions étaient désignées. Il y avait, pour la bataille du 19, un plan. Il avait été discuté et arrêté dans le conseil du 9 ou du 10 janvier. On pouvait blâmer ou approuver ce plan. Il était permis de critiquer, par exemple, le choix du terrain trop boisé, trop accidenté, d’un accès difficile à l’artillerie, et surtout d’un champ de bataille trop étranglé, ne permettant pas de déployer les forces considérables dont on disposait, obligeant, par conséquent, les colonnes à se former en profondeur, restreignant par suite leur puissance de tir, tandis qu’elles offraient des épaisseurs funestes au tir de l’ennemi, mais ce plan étant adopté, on ne pouvait que s’y conformer. Eh bien ! cet ordre de combat, qui était dû aux généraux Carrey de Bellemare et Berthaut, bien qu’il ait gardé le nom du chef d’état-major, le fameux (P. O.) Schmitz, ne comportait pas l’engagement, en première ligne, de ces bataillons populaires. Pouvaient-ils se battre là ou on ne leur commandait pas de se porter ? Les mobiles parisiens furent d’ailleurs, comme eux, tenus en réserve.

Reprocher à certains bataillons de ne pas s’être trouvés au feu, quand on ne les y avait pas envoyés, est d’une insi-