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la plupart étaient pourtant inexpérimentées, ne fut qu’une sorte de grande reconnaissance. Elle aurait pu se changer en victoire décisive. Elle demeure néanmoins un fait d’armes fort honorable.

L’affaire fut particulièrement glorieuse pour la garde nationale.

Ces gardes nationaux, dont l’inexpérience était évidente, et ces mobiles de la Vendée ont pris et repris, avec l’énergie suppléant à l’expérience, et comme auraient fait de vieilles troupes, sous un feu terrible, des hauteurs qui avaient été abandonnées…

a dit un écrivain militaire. Qui a prononcé ce bel éloge des gardes nationaux de Paris, en y ajoutant, sans doute par sympathie de compatriote, la louange des bataillons de Bretagne ? Le breton Trochu, qui ne peut être suspect de bienveillance ou de partialité en faveur des bataillons parisiens. (Trochu. L’Empire et la Défense de Paris.)

Les pertes n’ont pas été aussi considérables que l’on aurait pu le redouter. Cela tient à ce que le combat a été livré en des terrains boisés, accidentés, et avec un développement peu étendu, ce qui fut d’ailleurs une faute grave. Le centre, armée Carrey de Bellemare, a surtout été éprouvé : 2,156 tués, blessés, disparus. L’armée de Vinoy, la gauche, en a eu 1,079 ; celle de droite, général Ducrot, a relativement peu souffert, pertes : 827.

Il est aisé de voir, dit Alfred Duquel, que les attaques des généraux Ducrot et Vinoy ont en somme été assez molles, ce qui explique l’insuccès de ces attaques. L’armée active et les mobiles ont eu 2,613 officiers et soldats hors de combat, la garde nationale 1,457, soit près du tiers des pertes totales, chiffres donnés par le général Ducrot. Donc, les gardes nationaux se sont aussi bien conduits au feu que les mobiles. (Alfred Duquel, loc. cit., p. 207.)