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ment réussi en novembre. Le vote plébiscitaire, repoussant la Commune et maintenant les hommes du 4 Septembre, ajourna ces espérances, et leur ôta bientôt toute chance de réalisation.

La plupart des membres du gouvernement parisien avaient sans doute le désir de repousser l’ennemi. Nul d’entre eux n’eût refusé de dégager Paris, mais, prêtant une oreille trop favorable aux dénégations découragées et pessimistes du général en qui ils avaient toute confiance, aucun ne crevait que la délivrance de Paris fût possible par les armes parisiennes. Les nouvelles, à la suite de la bataille d’Orléans, ne laissaient guère d’espoir d’être secourus par les armées de province ; les Parisiens devaient donc être préparés à une capitulation jugée inévitable. Un armistice préliminaire servirait de transition. Le crime des hommes du 4 Septembre fut de conserver le pouvoir, dont ils devaient et ne voulaient se servir que pour épuiser et affamer la population, dans le but de lui faire accepter la reddition des forts et de la cité. Ils prétendaient, sans doute, conserver la République. Mais eût-elle couru un péril, avec la Commune victorieuse, repoussant l’ennemi ? Ils affectaient une crainte excessive, et probablement factice, d’une restauration bonapartiste, accomplie avec l’assentiment de l’Allemagne. Mais les Allemands ne songeaient nullement à ramener les Bonaparte, comme autrefois les Bourbons. Ils jugeaient leur situation meilleure, les républicains gardant le pouvoir. Ils comptaient sur les divisions intérieures, sur l’interrègne, pour mieux assurer leur conquête, pour enterrer à jamais le fantôme vivant de la Revanche.

Le gouvernement de la Défense, et son chef incapable, employèrent donc la première semaine du mois de janvier, la semaine du grand bombardement, à préparer la capitulation, à la faire admettre, désirer peut-être. Mais le bom-