hypocrite de Trochu, trahison mentale et morale, équivalait, par ses résultats, dès lors à peu près certains, à la cynique et positive trahison de Bazaine. Ce dernier avait sans doute des calculs politiques et des arrière-pensées ambitieuses, dont le triste défenseur de Paris fut exempt. Bazaine voulait conserver une forte armée pour intervenir dans la lutte des partis, qu’il prévoyait. Il comptait devenir l’arbitre forcé et le sauveur providentiel du pays désorganisé, sans pouvoir régulier, sans armée sérieuse. Trochu, libre de ces préoccupations d’aventurier, estimait inutile une résistance prolongée, et redoutait les désordres intérieurs. Il entendait donc garder les forces dont il disposait, pour combattre, s’il le fallait, l’ennemi du dedans, pour défendre l’ordre et la religion, dont la sauvegarde lui tenait plus au cœur que le salut de Paris.
Au 31 octobre, tout était déjà bien compromis, mais rien n’était perdu. La Commune aurait eu à lutter contre de graves difficultés, mais elle avait des chances pour les surmonter. Le cercle d’investissement était alors beaucoup plus faible qu’on ne le croyait ; le périmètre de la ville exigeait, pour être entièrement occupé, des troupes beaucoup plus nombreuses que celles dont les Allemands avaient pu opérer la concentration sous Paris. Ils n’avaient pas encore reçu les contingents de Frédéric-Charles, retenus sous Metz. De notre côté, les armées de province commençaient à s’organiser, et n’étaient pas encore démoralisées. Gambetta, Freycinet, Chanzy étaient pleins d’ardeur et multipliaient les efforts. Avec les ressources en hommes et en munitions, les vivres encore suffisants que Paris renfermait ; avec des attaques multipliées et sur tous les points de la circonférence investie ; avec des sorties presque quotidiennes, aguerrissant les nôtres, lassant, épuisant l’ennemi, la « trouée », à peu près impossible plus tard, eût probable-