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LIVRE II

L’AGONIE DE PARIS

ON PRÉPARE LA CAPITULATION (JANVIER 1871)

L’histoire de la Commune commence, non pas au Dix-Huit mars, date de l’insurrection triomphante, d’où sont issus d’abord le gouvernement du Comité central, pouvoir de fait, puis le gouvernement communal, pouvoir élu, mais aux événements qui suivirent la capitulation de Paris, et provoquèrent la Fédération des bataillons de la garde nationale parisienne.

Au 31 octobre, une partie de la population avait voulu remplacer le gouvernement de la Défense, dont l’incapacité, le manque de confiance dans la résistance, et l’inertie, calculée ou instinctive, lui étaient démontrés. Ce désir et cette opinion n’étaient malheureusement pas dans la majorité des esprits. La nouvelle de la capitulation de Metz, que le gouvernement avait assez sottement tenue cachée deux jours, la défaite au Bourget, et les bruits d’armistice sollicité à Versailles, dans lesquels on devinait le prélude de la reddition, avaient entraîné quelques bataillons des faubourgs vers l’hôtel de ville. Des membres du gouvernement avaient été cernés et retenus plusieurs heures prisonniers,