fois par lâcheté, et souvent par soumission moutonnière, font des amabilités publiques aux partis les plus avancés, affectent cependant une grande réserve, quand il s’agit de la Commune de 71. Pas un des radicaux de 1910, aux sonores déclarations devant les électeurs, n’osa faire, non pas l’éloge, mais la mention de la Commune. On peut consulter le « Barodet » de ces dix dernières années, il est muet à cet égard. Aucun de ces courtisans populaires n’eut l’audace, ni la sincérité, de réclamer plus d’impartialité, et aussi plus de justice, pour ces hommes de 71, sans lesquels beaucoup des élus de 1910 ne seraient certainement plus républicains. Le nom même du régime est dissimulé. Il ne fait pas partie du vocabulaire convenable, entre politiciens. On gaze comme un gros mot, à la tribune, dans les journaux, le terme de Commune. Ceux qui l’impriment et le prononcent le font avec une intention visible d’injure, de mépris ou de dédain. L’épithète de « Communard » avec sa désinence péjorative, est un outrage. On l’accole au nom des survivants, comme une flétrissure. Les plus indulgents le prononcent avec une hautaine pitié, cherchant l’excuse. Pour les vaincus de 71, la proscription a cessé dans les faits, elle dure encore dans les écrits, dans les discours, dans les programmes, dans les conversations, dans les idées, dans les esprits. On tolère, en certaines occasions, qu’on parle de cette époque autrement qu’avec haine et parti pris, mais orateurs et écrivains doivent mesurer leurs termes et peser leurs paroles. Le cri de : vive la Commune ! est demeuré séditieux.
ÉLÉMENTS DIVERS DE LA COMMUNE EN 1871
Pour ceux qui se disent républicains, et le nombre en devient chaque jour plus grand, selon la boule de neige