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LE COMITÉ CENTRAL À L’HÔTEL-DE-VILLE

Le colonel Langlois ayant reçu communication de la part des ministres, Par l’intermédiaire de M. Labiche, secrétaire, du décret (non signé) qui le nommait commandant en chef de la garde nationale, et ayant accepté, plusieurs des maires, réunis à la mairie du IIe arrondissement, avaient conseillé au nouveau général de se rendre aussitôt à l’état-major de la place Vendôme, et de s’y installer, mais MM. Lockroy, Cournet et Paschal Grousset, au contraire, l’engagèrent d’abord à se rendre à l’Hôtel-de-Ville. Il en prendrait possession et ferait reconnaître son autorité par les gardes nationaux qui avaient dû s’y établir, après le départ des troupes de Jules Ferry.

— Je vais au martyre ! murmura le fougueux colonel, qui paraissait pourtant plus calme qu’à l’ordinaire, plus soucieux aussi.

Pendant la soirée, le Comité Central s’était réuni rue Basfroi, dans le faubourg Saint-Antoine, où les canons de la place des Vosges avaient été transportés. Duval, avec des bataillons du XIIIe et du Ve arrondissement, avait occupé la préfecture de police, qui était déjà évacuée.

Vers neuf heures du soir, un bataillon de gardes nationaux de Montmartre, commandé par Bergeret et Arnold, s’était emparé de l’hôtel de l’État-major de la garde nationale, place Vendôme. Il était défendu par des gardes du Ier bataillon, mais ces gardes ne firent aucune résistance et se retirèrent en bon ordre. L’État-major, la place, comme on disait, et le ministère de la Justice étaient au pouvoir de l’insurrection.

Toutes ces opérations s’accomplissaient sans ordres, et sans plan aucun, selon les initiatives et les circonstances, au petit bonheur. Le Comité Central ne figurait, ni n’inter-