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-Pensée. Il eut, comme tel, une altercation au sujet du convoi d’un ami, que la famille voulait conduire à l’église, malgré la volonté formelle du défunt et les désirs de la veuve. Il empêcha, avec quelques amis, le cercueil d’être porté dans la chapelle Bréa. Le prêtre, qui attendait sous le portail, voulut insister. Il y eut des protestations, des cris de : vive la République ! un commencement de bagarre. Le corps fut mené d’autorité directement au cimetière. Mais on était sous l’empire, et une telle attitude n’était pas faite pour plaire au pouvoir. Le curé se plaignit. On poursuivit Léo Meillet, en police correctionnelle, pour cris séditieux et trouble apporté à l’exercice du culte. Il fut condamné à six mois de prison.

Léo Meillet conserva un mauvais souvenir de cette chapelle Bréa, aussi fit-il, plus tard, la motion à la Commune de la démolir, comme il proposa également la démolition de la chapelle dite expiatoire, consacrée à Louis XVI. Quand M. Turquet, par la suite, lui demanda ce qui l’avait poussé à faire ces deux propositions, qui lui valurent une condamnation à mort de la part des conseils de guerre, il lui répondit : « Je trouve que ceux qui ont assassiné le général Bréa ont eu très grand tort, mais je trouve aussi qu’il n’est pas bon que, dans un pays comme le nôtre, on élève des monuments, comme la chapelle Bréa, comme la chapelle de Louis XVI aussi, qui entretiennent un perpétuel souvenir des crimes et des dissensions civiles du passé. »

La Commune avait cependant d’autre besogne plus urgente et plus utile que la démolition de monuments qui n’avaient plus guère qu’une signification décorative.

Il avait été l’un des signataires de l’Affiche Rouge pendant le siège, où les membres du gouvernement de la Défense étaient violemment attaqués, et fut compris dans les poursuites dirigées pour ce fait contre Tridon, Pindy,