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n’avait plus qu’à se retirer, mais qu’il informerait le gouvernement, dès qu’il le pourrait, que les maires de Paris entendaient rester à leur poste, qu’ils attendaient du gouvernement des pouvoirs régularisés pour prendre toutes les mesures que la situation comportait, et aussi afin d’encaisser la solde nécessaire au paiement des gardes nationaux qui se rangeraient sous leurs ordres. Cette proposition fut acceptée. M. Labiche se chargea de transmettre cette décision à Versailles, et de porter la réponse du gouvernement à M. Tirard.

Ce fut ainsi que commença la résistance, dont la mairie du Ile arrondissement devait être le centre, jusqu’à la nomination des membres de la Commune.

Les maires contre le Comité Central, c’était le début de la guerre civile.

ARRESTATION DU GÉNÉRAL CHANZY

Un incident, qui aurait pu devenir grave, s’était produit dans la journée, vers cinq heures du soir, à la gare d’OrIéans.

Le train de Tours arrivait, et parmi les voyageurs se trouvaient le général Chanzy et M. Edmond Turquet, député de l’Aisne.

Le général Chauzy se rendait à Paris, ou plutôt à Versailles, non pas comme militaire, mais en Sa qualité de député des Ardennes à l’Assemblée Nationale.

Le 18 mars était le jour anniversaire de sa naissance.

Antoine-Eugène-Alfred Chanzy avait 48 ans. Il était né le 18 mars 1823, à Nouart, dans les Ardennes. C’était un soldat de race. Son père avait été capitaine de cuirassiers sous l’Empire. Le futur général porta d’abord le sac. Il s’engagea, et, admis à Saint-Cyr, il en sortit sous-lieute-