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Sur cette question d’un des membres de la commission : « Quel est le général qui vous a remplacé ? » M. D’Aurelle de Paladines répondit :

On a parlé de M. Langlois, mais je n’avais rien à faire avec lui. J’en ai été informé par M. Picard. Il y a eu, à ce sujet, une discussion excessivement vive dans le ministère. On a blâmé vivement M. Picard. M. Jules Simon a voulu donner sa démission. M. Dufaure également. Sans consulter le conseil des ministres, MM. Picard et Jules Favre avaient décidé mon remplacement…

L’abandon de l’état-major de la place Vendôme, et la mollesse dont le général avait fait preuve durant cette journée, justifiaient cette mesure. La destitution du général d’Aurelle de Paladines et son remplacement par le colonel Langlois, c’était le premier point des revendications présentées par la délégation des maires. Ce n’était qu’un article de la transaction, qu’on supposait devoir être de nature à satisfaire la fédération de la garde nationale et l’ensemble de la population. Mais la nomination d’un nouveau commandant en chef de la garde nationale, ce n’était qu’un commencement ; il fallait compléter la satisfaction offerte aux Parisiens, notamment en fixant la date très proche des élections municipales, et en assurant que la garde nationale ne serait pas désarmée.

Le conseil des ministres, dans cette séance ultime, crut avoir assez fait en nommant général de la garde nationale Langlois, « dont la gesticulation les rassurait », a dit Lissagaray. Les ministres se séparèrent en prenant leurs dispositions pour évacuer Paris, à leur tour. Ils avaient laissé à un secrétaire général, M. Émile Labiche, le décret nommant Langlois, avec mission de trouver le nouveau général et de communiquer la décision à la réunion des maires.

Les maires rédigèrent alors une proclamation annonçant