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à la philosophie et à la critique, et non plus à la haine et à la passion. Elle apparaît comme la plus récente, et, par cela même, la plus intéressante manifestation de cet esprit de révolte, de ce sentiment de l’indépendance, qu’on retrouve à travers les âges, dans tous les soulèvements ayant le caractère d’évolutions sociales, plutôt que celui de séditions militaires, de conspirations de palais ou de rivalités de prétendants. Elle se révèle à part et en dehors des guerres civiles et des insurrections ayant pour origine et pour but uniquement, soit la mise à mort d’un tyran odieux, soit un changement dynastique ou le triomphe d’un parti politique. Son caractère social, sa portée novatrice, son rôle d’annonciatrice des temps nouveaux, son originalité de révolution populaire, tentée par tout le peuple et pour tout le peuple, se dégagent lentement des brumes du présent et des préjugés du passé.


La présente Histoire de la Commune est détachée d’un grand travail, ayant pour titre : Révoltes et Guerres civiles.

Dans ce dernier ouvrage, aujourd’hui terminé, et qui paraîtra ultérieurement, on retrouvera la filiation historique de la Commune de 1871. Il n’y sera fait mention que très sommairement des discordes antiques, et les combats comme ceux de la Vendée et de la Chouannerie pour le rétablissement de la royauté ne rentreront pas dans le cadre. Tandis que la guerre sociale de Spartacus, l’avènement du Christianisme, les Bagaudes, la Jacquerie, en France, la guerre des Paysans en Allemagne, la révolte des Commu-