tait la Commune victorieuse, ou tout au moins prolongeant sa résistance si longtemps, puisque le blocus et la famine étaient impossibles, qu’une transaction fût devenue inévitable. Les Parisiens, dans les circonstances qui seront ultérieurement indiquées, De purent pas malheureusement tirer avantage de l’incroyable sottise de M. Thiers, qui, dans son affolement, ne pensa qu’à fuir, qu’à sauver sa personne. Il oubliait le Mont-Valérien, comme on laisse son parapluie, dans la hâte de quitter un endroit pour monter en voiture.
Ce fut course un peu folle que la sienne, sur la route de Versailles :
Il commanda le départ ventre à terre, dit le comte d’Hérisson. Entouré de cavalerie, le coupé file par les quais. Plus heureux que son maître Louis-Philippe, qui dut se contenter d’un fiacre, Thiers avait deux bons chevaux. Mais ils avaient beau dévorer l’espace, il leur trouvait une allure de tortue. À chaque instant, il passait la tête par la portière en criant : « Marchez donc ! Marchez donc ! Tant que nous ne serons pas au pont de Sèvres, il y aura du danger ! » Le capitaine qui commandait l’escadron et qui galopait à côté du coupé avait beau répondre : « Nous ne pouvons pas aller plus vite, tous nos chevaux vont être fourbus. »
Thiers répétait toujours : « Marchez donc ! marchez donc ! »
Le bienheureux pont de Sèvres fut passé sans encombre, et on laissa souffler les chevaux à la montée de Chaville. Thiers était plus calme. Il se voyait déjà en sûreté à Versailles, et ruminait d’ailleurs l’idée de l’évacuer à la première alerte, pour se sauver au Mans, dont il avait ordonné que l’on conservât la gare à tout prix.
Lorsqu’il fut bien installé à la préfecture de Versailles, n’ayant plus peur, il redevint lui-même, c’est-à-dire, le fourbe par excellence, et au lieu de prendre des mesures immédiates avec le général Appert, qui commandait Versailles, il eut l’air d’être venu là eu promenade, pour s’occuper de l’installation de l’Assemblée qui devait se réunir le lendemain.
Il poussa la dissimulation jusqu’à nier la véracité du