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septembrisades réduite ne fut nullement un stimulant pour les républicains, ni un effroi pour les coalisés de Versailles. Elle permit d’ameuter contre la jeune révolution les vieilles notoriétés de 48, et elle fournit un prétexte aux hommes de la fin de l’empire, à ceux qui avaient récolté pouvoirs, fonctions, honneurs et mandats, dans les sillons du 4 Septembre, de se séparer avec éclat des patriotes et des révolutionnaires du Comité central et de la Commune. Le sang, inutilement versé rue des Rosiers, tacha les mains de ceux qui prirent le pouvoir au lendemain du 18 mars.

M. Thiers profita seul de cet accident déplorable. Le détestable plan de Thiers ne pouvait rencontrer de meilleurs agents, inconscients ou involontaires, que ces assassins anonymes et ignorés, dont l’esprit de parti, la sottise, la mauvaise foi et l’ignorance, allaient faire les premiers soldats du drapeau rouge, les communards d’avant la Commune.