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Belleville et de Ménilmontant étaient gardées par le 109e de ligne, ainsi que les gares du Nord et de l’Est. Aucune résistance ne s’était produite, pas un coup de feu n’avait été tiré ; le général Faron, dès les premières heures, tenait donc toute la partie orientale de Paris, les quartiers réputés les plus violents, ceux d’où étaient descendus les bataillons du 31 octobre.

L’Hôtel-de-Ville était défendu par le 110e de ligne et la garde républicaine : deux bataillons du 120e garnissaient la caserne du Prince-Eugène (place de la République). Les Tuileries avaient reçu le 89e de ligne ; le Louvre, état-major général, avait un bataillon de gendarmerie.

La division Maud’huy était chargée de contenir la Bastille, le faubourg Saint-Antoine et la Cité. Le général de brigade Wolf occupait la gare de Vincennes, le pont d’Austerlitz, et, par le boulevard Richard-Lenoir, rejoignait les troupes de la division Faron au faubourg du Temple. Le général de brigade Henrion gardait la cité, la place Saint-Michel, le Luxembourg.

Un régiment de cavalerie, le 9e chasseurs, avec une réserve d’artillerie, se tenait sur la place de la Concorde et les Champs-Élysées. Là se trouvaient des attelages, vainement réclamés à Montmartre par le général Lecomte, aux Buttes Chaumont par le général La Mariouse et le colonel Lespion. Ces équipages attendaient, inutiles, des ordres qui ne venaient pas.

C’était donc tout un plan d’attaque de la moitié de Paris, qui avait été exécuté. On remarquera toutefois qu’il ne visait que la rive droite. La rive gauche était laissée de côté. Sauf une avancée de la brigade Henrion vers la place Saint-Michel et le Luxembourg, on put constater que le quartier latin, le Jardin des Plantes, les Gobelins, la Butte aux Cailles, Montrouge, Vaugirard, Grenelle, ne furent ni