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LES CAUSES DE L’ÉCHEC

Ainsi la principale attaque, celle qui avait pour objectif la redoute et les canons des Buttes, avait échoué. L’affaire n’était nullement manquée, mais compromise et retardée, en ce qui concernait la Butte seule, car il y avait eu des attaques simultanées à Belleville, et tout Paris était enveloppé dans un cercle de troupes. On pouvait reprendre l’avantage et récupérer les canons. Aucune tentative ne fut faite en ce sens.

Un fait demeure inexplicable, si la défection des hommes du 88e peut être facilement raisonnée, et déduite de causes qui seront indiquées plus loin, c’est l’abandon où fut laissé le général Lecomte. L’inaction de son collègue Paturel, et la retraite de la seconde brigade semblent incompréhensibles. Pourquoi ce général et ces régiments n’ont-ils pas soutenu Lecomte et ses hommes, assaillis et cernés ? Comment le général de division Susbielle, et aussi le général en chef Vinoy, n’agirent-ils point ?

Le général Paturel opérant à gauche, sur le flanc occidental de la Butte, avait à sa disposition, comme Lecomte, des gardiens de la paix avec fusils, de la garde républicaine, troupes qu’il savait ne point faiblir, avec deux bataillons du 76e de ligne et le 17e bataillon de chasseurs à pied. Malgré ces forces, et bien que n’ayant eu aucune attaque à tenter ou à repousser, ce général n’a été d’aucun secours à son camarade, opérant sur la droite et le versant sud de la Butte. Le général Paturel devait partir de la place Clichy, et, par les boulevards extérieurs et la rue Lepic, gagner le sommet de la Butte, côté ouest, au Moulin de la Galette, correspondant à peu près à la tour Solférino du flanc est. Là, il lui était facile de faire sa jonction avec la