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tôt environnées, traînées. Des artilleurs à défaut d’attelages sont demandés, et Vassal ordonne de conduire, à bras, les pièces sur la place du Tertre, par la rue des Rosiers. Ce commandant envoie alors une estafette au général Lecomte pour le prévenir de la prise du poste de la rue des Rosiers, et de la capture des canons du parc inférieur, en même temps il demande des renforts pour escorter les canons dans la descente des Buttes.

Vassal donne ensuite l’ordre aux chasseurs à pied, qui ont suivi les sergents de ville, de démolir les tranchées et retranchements garnissant la position qu’il vient d’occuper, et d’aplanir le terrain pour le passage des pièces. Il fait aussitôt placer des sentinelles au bas de la rue Muller, pour le cas où, pendant ces travaux, les gardes nationaux viendraient par la chaussée Clignancourt au secours de leurs camarades surpris.

Le commandant Poussargues, avec le 18e bataillon de chasseurs, avait occupé le plateau supérieur, sans trouver de résistance, sans tirer un coup de feu. Une partie de ses chasseurs se mit à la démolition des tranchées. Il employa les autres soldats dont il disposait à occuper les abords du Champ Polonais, le Calvaire, assez vaste enclos avec les stations de la Passion et les trois croix du Golgotha. Il se rendit rue des Rosiers, et barra la rue du Mont-Cenis, seul chemin d’accès de la plaine Saint-Denis au sommet de la Butte. Il ne garda auprès de lui qu’une compagnie.

Ce renfort, demandé par le commandant Vassal, arriva bientôt. C’était un bataillon du 88e de marche. Il prit position auprès de la tour Solférino.

La première attaque a donc pleinement réussi. Il est cinq heures et demie.