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boulevard Ornano (boulevard Barbès) jusqu’à la rue Marcadet, cette rue jusqu’à la rue du Mont-Cenis, que les troupes monteraient pour parvenir à la place du Tertre, auprès de laquelle étaient les canons. Le 18e bataillon de chasseurs à pied et une batterie de quatre devaient se tenir en réserve sur le boulevard Rochechouart, gardant les débouchés de la place Saint-Pierre. Le 3e bataillon du 88e devait rester en réserve, au pied de la Butte, côté est, rue Clignancourt et rue Marcadet. Cet effectif représentait 3,000 hommes.

Une modification fut faite, sur le terrain, à ce dispositif : le 18e bataillon de chasseurs à pied, qui devait rester sur le boulevard, fut substitué au Ier bataillon du 88e de marche, primitivement destiné à faire partie de la Ire colonne d’attaque. Le général Lecomte se défiait probablement de la solidité de ce bataillon, et préférait placer en tête les chasseurs à pied. La précaution était sage, mais les circonstances la rendirent inutile. La première colonne d’assaut fut donc formée de gardiens de la paix et de gardes républicains, sous le commandement du chef des gardiens de la paix Vassal, et la seconde colonne, formée par le 18e bataillon de chasseurs à pied, sous les ordres du commandant Poussargues.

LA NUIT DU 15 MARS

Les troupes avaient quitté leurs casernes silencieusement vers trois heures du matin. Aucune sonnerie n’avait retenti. Les sergents, passant de chambre en chambre, avaient éveillé les bommes. On était descendu dans les cours, rapidement. Les hommes, ensommeillés et lourds, se rangèrent lentement. Ils ignoraient pour quel service on les commandait. Ceux qui voulaient paraître informés parlaient d’une occupation des forts évacués par les Prussiens. En tous cas, faisaient observer les malins, et tous ceux qui, dans