Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/394

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’arbres. On pouvait y accéder, et encore avec une facilité relative, du côté ouest, par la rue Lepic, du midi par la rue Neuve-Pigalle, du côté est par la rue-chaussée des Martyrs. Ces moyens de communication, peu aisés, sont restés les mêmes, mais la mairie a été transférée rue Ordener, au bas de la Butte orientale.

Etant données la topographie des lieux et la difficulté matérielle que comportait la descente de lourdes pièces d’artillerie de ces hauteurs, sans tenir compte de l’aléa que présentait ce transport dans des rues habitées par une population patriote et surexcitée, supposée hostile, la première préoccupation de ceux qui combinaient cet enlèvement devait être de se procurer, en quantité suffisante, des bêtes de trait, des attelages, des prolonges, enfin, le matériel d’équipage nécessaire pour déplacer et charroyer canons et caissons.

Or, ni Thiers, ni Vinoy ne s’occupèrent de s’assurer que les attelages seraient rendus sur place, aux endroits désignés, quand les canons seraient aux mains de la troupe. Et le défaut ou le retard de ces attelages furent la cause de la déroute.

LE PLAN D’ATTAQUE

Voici l’ordre dans lequel devait s’accomplir l’opération, d’après les instructions données par le général Vinoy, et selon le plan concerté avec le général d’Aurelle de Paladines, le ministre de la Guerre Le Flô et le général Valentin, qui venait d’être nommé préfet de police. Ce plan, est-il besoin de l’indiquer, avait été combiné et tracé avec amour par Thiers lui-même, enchanté de transformer son cabinet en tente napoléonienne.

La garde nationale n’était pas convoquée, et ne prit aucune part à l’opération.