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du service militaire par son numéro à la conscription, de plus fils de veuve dispensé de l’appel dans la mobile, il s’engagea volontairement au 69e de ligne, au début de la guerre. Il fit, dans ce régiment, puis dans le 10e de marche, devenu le 110e de ligne, après la retraite du général Vinoy (13e corps), toute la campagne sous Paris, et prit part aux combats de Chevilly, Bagneux, l’Hay, Buzenval. Il fut licencié dans les premiers jours de mars et rentra dans la vie civile, avec les autres engagés pour la durée de la guerre. Il ne voulut pas quitter Paris pour Versailles, au moment du 18 mars. Il partageait toutes les idées patriotiques exaspérées de ceux qu’on appelait les « guerre à outrance », et il admettait, en partie, les revendications socialistes des promoteurs de la résistance parisienne. Il ne voulut pas non plus, n’étant pas inscrit sur les contrôles de la garde nationale, reprendre les armes, s’exposer à rencontrer, de l’autre côté du champ de bataille, les camarades du régiment qu’il venait de quitter. Mais il avait déjà un passé politique. Il avait combattu l’empire dans les réunions publiques ; il s’était signalé comme orateur populaire aux élections législatives de 1869 et dans la discussion du plébiscite. Il avait porté la parole contre les partisans du « Oui » dans diverses circonstances notamment à la salle Levis, aux Batignolles, en avril 1870. Il appartenait à la presse de l’opposition, et comptait parmi ceux qui, l’empire étant debout, appelaient, préparaient la République. Il avait attaqué les hommes du régime bonapartiste, notamment le baron Haussmann, alors préfet de la Seine. Il avait été, pour ce fait, condamné à la prison. Il subit sa peine à Sainte-Pélagie, au pavillon fameux de