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prenons nos outils, au premier coup de tambour nous saurons reprendre nos fusils.

Frankel. — J’appuie cette idée. Nous voulons fonder le droit des travailleurs, et ce droit ne s’établit que par la force morale et la persuasion ; laissons les despotes faire respecter le droit qu’ils entendent à leur façon, par la mitraille.

C’était l’abstention, c’était la dispute théorique, et l’élaboration d’utopies et de formules sociales, sans sanction, que l’Internationale adoptait en approuvant l’orateur. Nous verrons par la suite qu’elle s’y montra fidèle, et que, si plusieurs membres de l’Internationale, en même temps membres du Comité Central et de la Commune, votèrent des mesures énergiques, soutinrent la lutte, les armes à la main, c’étaient individuellement qu’ils agissaient. L’Internationale, en tout état de cause, a toujours suivi une ligne parallèle à celle de la Commune. Elle fut entrainée dans une chute commune, mais elle ne fit rien pour l’empêcher.

Au Dix-Huit mars, il est bien démontré que la section française de l’Association internationale, représentée par son Conseil fédéral, demeura dans l’inaction, et même dans une indifférence touchant à l’hostilité. Le mouvement qui éclata, après l’attaque de Montmartre, fut à la Fois patriote et politique, — ce fut l’esprit même de la Commune, — et l’Internationale, fidèle à ses principes, à son nom, ne S’intéressait guère qu’aux réformes sociales, aux conditions du travail et sa sollicitude s’étendait aux étrangers, en négligeant les intérêts nationaux.

RÉSUMÉ DE LA SITUATION AU DIX-HUIT MARS

Il résulte de ce qui précède que :

1o Le Comité Central et l’Internationale n’ont été pour rien dans le Dix-Huit mars, ni dans l’insurrection qui en fut la conséquence immédiate ;