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ouvrir la voie, je propose la nomination d’une commission spécialement consacrée à faire une enquête, au sein même de chaque section, et à adresser un rapport qui vous sera soumis.

Une commission, une enquête, un rapport, voilà toute la besogne révolutionnaire que se donne cette Internationale, en qui l’on a voulu voir la génératrice de la grande révolution parisienne.

Un membre qui fit partie du Comité central, Serailler, émet cette observation : « À Londres, l’Internationale est une puissance politique de premier ordre ; qu’un mouvement socialiste éclate, l’Internationale est prête, en Angleterre. En France, en est-il de même ? » On ne lui répond que par un silence qui est une négation.

On a vu l’importance que prirent les manifestations à la Bastille, à l’occasion de l’anniversaire du 24 février. Ce fut là que la garde nationale eut une cohésion, et que le Comité Central acquit et manifesta sa puissance. L’Internationale se désintéressa de ces démonstrations patriotiques et républicaines. Un membre du Conseil propose de s’y associer. Frankel répond : « Il est urgent de s’occuper d’études et d’organisations. Nous devons approfondir les questions spéciales, celles des loyers et du chômage général. Je demande qu’on repousse toute discussion sur la manifestation du 24 février, par l’ordre du jour. » L’ordre du jour est voté, et, sans plus s’occuper de l’agitation populaire et de la garde nationale se fédérant, des Prussiens dont l’entrée à Paris est imminente, sans penser un seul instant aux canons abandonnés dans le périmètre d’occupation, on écoute Frankel disant : « Je ne me lasserai pas de demander au Conseil fédéral la création d’un organe de l’association. » (Séance du 22 février.)

Mais on est au premier mars. Le jour de deuil est arrivé. L’armée prussienne entre dans Paris. La ville est comme