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pressions et des opinions erronées. On a heureusement un document incontestable : ce sont des procès-verbaux des séances du Conseil fédéral de l’Association Internationale, qui ont été saisis, et publiés dans le tome III de l’Enquête parlementaire sur le Dix-Huit mars.

Il résulte de ces procès-verbaux, de la section française de l’internationale, siégeant au No 6, place de la Corderie du Temple (où le Comité Central et les Associations ouvrières tinrent également séance) que non seulement l’Internationale ne prépara nullement la révolution du Dix-Huit mars, et par la suite la Commune, mais qu’elle témoigna pour cette insurrection, qu’elle n’avait ni concertée ni prévue, une indifférence méfiante qui confinait à l’hostilité.

Les séances du mois de janvier 1871 sont peu intéressantes et même languissantes. Il convient de remarquer que, depuis le mois de septembre, la section française est privée de communications avec Londres, c’est-à-dire que le conseil général de l’association ne peut ni donner ses instructions au Conseil fédéral, ni recevoir des demandes de secours en hommes et en argent de la section parisienne isolée. Ceci suffit déjà pour réfuter certaines suppositions absurdes sur l’intervention de l’étranger, et un mot d’ordre venu de Londres, pour les émeutes du 31 octobre et du 22 janvier.

Les premières séances de janvier du Comité fédéral sont consacrées à l’étude d’un journal à lancer qui serait l’organe de l’association. Une commission est nommée pour s’entendre avec deux organes déjà existants, mais peu répandus : la Lutte à outrance, et la Section des Batignolles. Les citoyens Franckel, Varlin, Noro, Boudet et Goullé sont nommés membres de cette commission (séance du 5 janvier 71).

La commission fait son rapport à la séance suivante. La