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ment de la garde nationale au 4 septembre. Il joua ensuite le rôle d’agent secret au 31 octobre, et à la rentrée des troupes de Versailles devint prévôt, c’est-à-dire chargé de procéder aux arrestations et aux exécutions sommaires dans le VIIe arrondissement. C’est le seul déposant qui signale la participation de l’Internationale au Dix-Huit mars. Il est vrai qu’il lui adjoint le Comité Central, qui, de l’aveu unanime, fut pris au dépourvu par l’attaque de Montmartre, et ne parut à l’Hôtel-de-Ville que dans la soirée.

Le Comité Central a pris naissance vers la fin de février, dit ce policier, le Comité Central et l’Internationale pour moi c’est tout un.

(Enquête parlementaire. Séance du 18 août 1871, t. II, p. 475.)

Ainsi le témoignage d’un espion, d’un homme de sang, comme le prévôt Ossude, est le seul, dans le gros volume de l’Enquête parlementaire, qui dénonce l’Internationale comme ayant joué un rôle dans l’insurrection du 18 mars. On pèsera la valeur de cette allégation, avec les déclarations négatives de témoins, adversaires aussi de la Commune, mais honorables, tels que MM. Jules Ferry, Jules Favre, Ernest Picard, Edmond Adam, Desmarest, etc.

PROCÈS-VERBAUX DE L’INTERNATIONALE

Mais il est un témoignage autrement convaincant de la non-participation de l’Internationale au Dix-Huit mars. Il ne s’agit plus de dépositions, assurément loyales et sincères, de personnages considérables, ayant été à même de voir de près les événements. Ces témoins peuvent avoir été influencés, comme les membres de la Commission, mais dans un sens différent, par des renseignements inexacts, par des lectures, par des récits, et avoir rapporté des im-