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Ces douloureux et dramatiques événements, leur origine, leur genèse, les acteurs et le décor de la tragédie parisienne de 71 ; la répercussion dans les principales grandes villes des commotions dont la capitale était le foyer ; le travail des esprits surexcités ; les semences de révoltes et d’organisations socialistes jetées dans les sillons du champ populaire ; le curieux spectacle d’une énorme cité isolée, livrée à elle-même et donnant comme une reproduction en raccourci de la France de la Révolution enfermée dans le cercle furieux de l’Europe coalisée ; les combats fratricides sous les remparts ; les luttes et les divisions dans l’assemblée communale ; la vie singulière de Paris à cette époque exceptionnelle ; la résistance finale désespérée ; les trahisons et les héroïsmes ; les excès des vaincus affolés ; les atrocités commises froidement et avec discipline par les vainqueurs ; l’impitoyable vindicte des prévôtés et des conseils de guerre, suivie des transportations et des exils, — feront l’objet de ces pages, écrites sans parti pris d’apologie ou d’anathème.

L’auteur fut témoin oculaire des faits qu’il expose. Il remplit, à cette époque redoutable, un rôle modeste. Il doit déclarer qu’il fut parmi les vaincus.

Deux brèves indications auto-biographiques sont ici nécessaires. Elles ont pour objet d’expliquer que, malgré sa participation aux événements et sa qualité de fonctionnaire de la Commune, l’auteur ne peut être soupçonné, à priori, de partialité ou de ressentiments. Très jeune alors, exempt