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À cette affirmation en l’air, Jules Favre opposa un nouveau démenti net et précis :

On m’a apporté des papiers saisis chez cette fille, qui avaient été pris au ministère des Affaires étrangères. Je ne sais pas en quoi cela pouvait m’intéresser. Je n’ai rien trouvé sur l’Internationale.

(Déposition de Jules Favre dans l’Enquête, t. II, p. 47.)

M. Ernest Picard, ministre de l’Intérieur, s’attire, au milieu de sa déposition dans l’Enquête, cette interruption de l’un des commissaires, M. de Massy :

— Vous ne paraissez pas donner une large part à l’Internationale ?

Il répond tranquillement :

— Je crois que sa puissance est un peu gonflée.

Jules Ferry, le maire énergique de Paris, qui avait tenu tête aux insurgés du 31 octobre et du 22 janvier, déclare nettement à la commission :

Je voudrais réagir dans une certaine mesure contre l’opinion, qui me paraît très répandue aujourd’hui, que l’insurrection du 18 mars serait le résultat d’une conspiration très anciennement organisée, et organisée par une société dont le nom est aujourd’hui célèbre, l’Internationale…

M. Edmond Adam, ancien préfet de police, ayant cessé ses fonctions au 31 octobre, dit :

L’Internationale est indifférente à la question politique ; le saint-simonisme, le fouriérisme, deux grandes écoles de socialisme, qui ont beaucoup contribué à la naissance de l’Internationale, professaient l’indifférence en matière politique. L’Internationale paraît avoir hérité d’eux sous ce rapport, elle a des préoccupations exclusivement sociales.

Une déposition fort significative est celle d’un bonapartiste, M. Ansart, resté fidèle au gouvernement qui l’avait