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déclareraient que l’internationale n’appartient plus qu’au passé.

M. THIERS ET L’INTERNATIONALE

Ce qu’il convient de retenir pour l’époque qui va de 1868, date de la loi des coalitions, à mai 1871, époque de la répression, c’est que le rôle et l’importance de l’Association Internationale, école d’application socialiste, mais non pas école pratique révolutionnaire, a été exagéré et faussé, à la fois par les amis et les ennemis, par les adversaires de l’empire comme par ceux de la République démocratique et sociale.

Il convient donc, pour la recherche des origines et des causes de la Révolution communaliste de 1871, de tenir pour suspecte l’opinion de son vainqueur, M. Thiers, et de n’accepter que sous les plus expresses réserves les termes de la déclaration que le chef du pouvoir exécutif fit devant la Commission d’Enquête parlementaire sur le 18 mars, dans la séance du 24 août 1871. Voici le texte, d’après le compte-rendu sténographié in-extenso de cette fameuse déclaration, qui a été reproduite et acceptée partout comme étant l’expression de la vérité.

Le président de la commission d’enquête, le comte Daru, au chef du pouvoir exécutif, introduit devant les commissaires, adressa une allocution préliminaire, disant :

Monsieur le chef du pouvoir exécutif. La commission a désiré ne pas achever ses travaux sans entendre ce que vous pourriez avoir à lui dire sur l’insurrection du 18 mars et ses causes. Il lui a semblé que son enquête ne serait pas complète, si elle n’avait pas, en quelque sorte, pour couronnement, voire témoignage… Il est évident que nous n’avons pas encore pu réunir tous les matériaux de cette grande enquête. Nous n’avons pas les éléments nécessaires pour établir les ramifications de l’Internationale