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trons. Ils sollicitaient en conséquence « l’appui moral et matériel promis par le pacte constitutif à tous ceux qui reconnaissaient comme devant être la base de leur conduite la vérité, la justice et la morale ». Trois délégués furent envoyés de Paris à Londres, auprès du conseil général : Fribourg, Tolain, Varlin. Ils réussirent dans leur mission. Des subsides furent expédiés aux grévistes, et les ouvriers anglais déclarèrent qu’ils soutiendraient énergiquement leurs camarades de France. Les patrons prirent peur ; l’élévation de salaire réclamée fut accordée, et la grève de l’industrie du bronze se termina rapidement, dans le calme, sans la moindre violence, au grand étonnement de tous. Ce fut une victoire importante pour l’Internationale.

Elle eut, par la suite, des interventions moins pacifiques. Les désordres qui se produisirent à Aubin et à la Riccamarie eurent pour origine l’agitation gréviste, commencée dans ces bassins houillers par des agents de l’Internationale. Mais les fusillades qui ensanglantèrent ces deux régions ne furent pas la conséquence de voies de fait, d’excès et de rébellion, dirigés par cette association, en exécution d’un plan concerté ; il y eut explosion spontanée de colères ouvrières, collision accidentelle avec la troupe, et l’officier qui commanda le feu à la Riccamarie perdit sans doute le sang-froid. Cette répression de la Riccamarie fut une faute politique, dont l’empire supporta le poids. Le gouvernement impérial fit tout d’ailleurs pour exagérer la portée de cette bagarre regrettable, et il choqua l’opinion quand il décora l’officier qui avait fait tirer sur les grévistes.

INTERNATIONAUX ALLEMANDS ET FRANÇAIS

Au moment de la déclaration de guerre, la section parisienne de l’Internationale, peut-être naïvement, peut-être