Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/362

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Commune a eu dans son sein des hommes qui avaient fait partie de l’Internationale, qui pouvaient être pénétrés de ses principes, mais elle ne fut pas l’œuvre de cette association, et le Comité Central, qui surgit au lendemain du 18 mars, qui fut le premier gouvernement révolutionnaire fonctionnant après la guerre, et qui précéda l’élection communale, se constitua en dehors, et pour ainsi dire à l’insu du conseil général de l’Internationale. Le grand chef, Karl Marx, ne quitta, ni avant, ni pendant la Commune, son tranquille cottage près de Londres, où il attendait les événements et jugeait les hommes.

Dans le public, et parmi beaucoup d’hommes politiques, à la lecture de la première affiche apposée dans Paris, après la fuite de Thiers, le dimanche matin 19 mars, on chercha à démêler une personnalité connue, parmi les noms nouveaux et obscurs des membres du Comité Central mis au bas du placard d’aspect officiel. Où trouver une indication sur le gouvernement improvisé qui recueillait la vacance du pouvoir ? On crut la découvrir, cette indication, dans un nom, celui du mécanicien Assi. Il servit à qualifier l’origine et les tendances de cette autorité nouvelle, et l’on s’écria : c’est l’Internationale ! C’était une grossière erreur, puisque les noms qui figuraient sur l’affiche étaient ceux des délégués des bataillons élus dans une réunion au Waux-Hall, qu’on avait déjà pu lire au bas de précédentes affiches. Mais le nom d’Assi se trouvait en tête des signataires et Assi était le seul d’entre tous ces prolétaires ignorés dont le nom fût répandu dans le public, à raison des grèves du Creusot et de ses comparutions en justice, et l’on savait qu’Assi faisait partie de l’Internationale.

Il n’était pourtant pas l’un des chefs de cette association, il ne siégeait point au conseil général, il était même un membre tout récent. Compris dans l’une des dernières pour-