forces modératrices de l’assemblée communale. En admettant même que ces « modérés » eussent la minorité, la majorité se fût composée de peu de voix. En supposant maintenue la composition originaire de la Commune, la minorité modérée eût constitué une force de résistance aux mesures extrêmes, dont ses adversaires auraient dû tenir compte. Bien vite, elle aurait eu de son côté la population et cette majorité eût dominé l’autre ; bientôt de nouvelles élections eussent été exigées par les citoyens. La raison l’eût emporté, et l’apaisement se fût fait.
Avec des hommes comme Méline et Tirard, pour ne citer que ces deux républicains de gouvernement, devenus présidents du conseil par la suite, s’ils fussent demeurés à la tête de l’assemblée parisienne, une transaction se serait imposée à l’assemblée versaillaise. La province l’eût réclamée, et Thiers n’eût pas osé résister. La province avait d’abord accepté le principe de la révolution du 18 mars. Trompés ensuite par M. Thiers, les délégués des départements ont accordé leur approbation tacite à la répression combinée par le chef du pouvoir exécutif. Les départements ont été surtout éloignés de toute approbation du mouvement parisien, d’abord par un sentiment de séculaire jalousie envers la capitale, ensuite parce que Paris avait été sans contact avec le reste de la France durant six longs mois, et enfin à raison des personnalités restant à la tête du gouvernement parisien, qu’ils ignoraient ou redoutaient. Les principales notoriétés politiques, qui, au contraire, leur eussent inspiré confiance et donné garantie, avaient disparu, comme d’ailleurs les députés parisiens les plus marquants. Ceux-ci, pour la plupart, sous divers prétextes, s’étaient éloignés. Les