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l’Assemblée Nationale. Il fut ensuite député de Paris (14 arrondissement) plusieurs fois réélu. Il siégeait à l’extrême gauche. Il est mort trésorier payeur-général, il y a une douzaine d’années. Il ne fit pas partie de la Commune, se tint à l’écart, plutôt hostile.

DÉCLARATIONS AU NOM DE L’INTERNATIONALE

Ce fut Germain Casse qui, dans le grand procès fait à l’Internationale, dit le procès des Trente, formula la pensée générale de ses co-accusés, bravant le ministère public et renonçant à discuter juridiquement :

Nous ne cherchons pas, dit-il, à échapper à quelques mois de prison : la loi n’est plus qu’une arme mise au service de la vengeance et de la passion ; elle n’a pas droit au respect. Nous la voulons soumise à la justice et à l’égalité.

Combault, prenant la parole après lui, exposa les idées égalitaires et réformatrices de l’Internationale dans une forme hardie, mais où, par moments, le ton moralisateur devient prétentieux et où la préoccupation vertueuse s’affirme dans un langage désuet :

Chacun de nous est libre et agit librement. Il n’y a aucune pression de pensée parmi nous. J’ai d’autant plus de peine à comprendre la persistance du ministère public à nous accuser de ce que nous n’avons pas fait qu’il pourrait largement nous accuser de Ce que nous reconnaissons avoir fait… Vous poursuivez les ouvriers parce qu’ils sont socialistes, parce que, hommes de labeur, ils veulent une société relevant du contrat juridique librement consenti par tous les intéressés, et appuyée sur la liberté, l’égalité, la solidarité, la réciprocité et le respect de la dignité humaine dans toutes les individualités. Ils veulent une société où le travail soit la seule source de la richesse… Ils flétrissent donc les loteries dont la Bourse et le turf sont l’ordinaire et immoral