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fort et sa Lanterne donnaient l’éclat, de constitutionnelle et dynastique, l’opposition allait devenir républicaine et révolutionnaire. Le public, alors, serait bien forcé d’entendre ce concert d’hostilités s’élevant contre l’empire des rangs d’une minorité active et hardie.

Un congrès d’étudiants et de jeunes gens, écrivant et pérorant d’ordinaire au quartier latin, s’était tenu à Bruxelles. Germain Casse, Renard, Jaclard, Raoul Rigault y avaient pris la parole. C’était une juvénile avant-garde, dont la plupart des militants devaient, par la suite, se retrouver à la tribune, dans les journaux et dans tous les mouvements qui précédèrent et accompagnèrent la chute de l’empire. Les étudiants qui avaient participé au congrès de Bruxelles furent exclus de l’Université, et perdirent le bénéfice de leurs inscriptions. Ils semblaient se soucier fort peu de passer les examens auxquels ils se préparaient vaguement, en faisant de la propagande républicaine et socialiste, dans les brasseries et les groupes du quartier des écoles.

LES RÉUNIONS PUBLIQUES

Une loi nouvelle, excellente en son principe, dangereuse par son application, la loi de 1868 sur les réunions, avait brusquement animé les salles où l’on pouvait se rassembler, et du même coup avait peuplé la maison de Sainte-Pélagie. Cette loi n’était, en réalité, qu’un piège, mais c’est l’empire qui y fut pris.

Cette loi donnait la liberté de réunion et la retirait. L’art. Ier était ainsi conçu : « Les réunions publiques peuvent avoir lieu sans autorisation préalable, sous les conditions prescrites par les articles suivants. Toutefois les réunions publiques ayant pour objet de traiter de matières politiques