Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aussi la défaite de Paris socialiste fut-elle, pour ses idées, pour ses espérances, pour son œuvre aussi, l’Association internationale, un coup terrible. Sa lutte avec Bakounine, et la scission qui en fut la conséquence, marquèrent ses dernières années.

Il est mort à Londres en 1883.

LA SECTION FRANÇAISE

S’inspirant d’une partie de ce programme et des idées d’organisation proclamées par Karl Marx, les délégués français, Tolain, Limousin et Perrachon, fondèrent la section française de l’Internationale. Elle eut son siège rue des Gravilliers. Les premiers adhérents qui se joignirent à eux, Camélinat, Fribourg, Héligon, Murat, Varlin, Benoit Malon, avaient soutenu, en février 1864, le principe de la candidature exclusivement ouvrière. C’était la mise en pratique des théories agitées à Londres, et dont les statuts de l’Internationale allaient préciser les formules.

Il s’agissait alors de nommer deux députés à Paris en remplacement de Jules Favre, élu dans la Seine et dans le Rhône, et de Léonor Havin, directeur du Siècle, une puissance inintelligente et plutôt grotesque, mais redoutable par le nombre des lecteurs de son journal, élu dans la Seine et dans la Manche. Les compétitions que soulevèrent ces deux vacances eurent pour conséquence, d’abord une rupture entre les députés de Paris, dont les uns, comme Jules Favre, soutinrent la candidature de Garnier Pagès, que d’autres repoussaient, et ensuite l’adoption d’une candidature ouvrière. Carnot et Garnier Pagès passèrent (21 mars 1864).

L’élection de Garnier Pagès était déplorable, dit Émile Ollivier.