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qui n’était pas là ! Condamné à mort pour les événements du 31 octobre, il venait d’être arrêté dans l’asile où il s’était réfugié, au fond d’un village du Midi.

Restait l’Internationale. Ses principaux chefs étaient présents ; ils siégeaient à la Corderie du Temple, avec les délégués des associations ouvrières et avec le Comité Central, mais ils ne se montrèrent pas. Ce fut un préjugé, une erreur historique accréditée, qu’il faut réfuter, que d’attribuer aux membres de l’Internationale un rôle actif et prépondérant dans les événements du Dix-Huit mars.

L’Internationale ne fut pour rien, en tant que société organisée, dans la nomination du Comité Central, comme dans la formation du gouvernement élu de la Commune.

Plusieurs des membres du Comité Central et de la Commune avaient fait partie de l’Internationale, mais ce n’est pas pour obéir au conseil général de cette association, ni pour faire triompher ses principes, qu’ils se joignirent, dans la matinée et dans l’après-midi du Dix-Huit mars, à la foule insurgée, dont le soulèvement n’avait ni chefs, ni mot d’ordre, ni but défini.

L’Internationale n’a participé qu’indirectement au Dix-Huit mars. Elle n’a fait que fournir des combattants, des électeurs et des chefs à l’insurrection, puis à la Commune.

ORIGINES DE L’INTERNATIONALE

Pour se rendre compte de l’influence et du rôle de l’Internationale dans la journée du Dix-Huit mars et dans les événements qui suivirent, il faut se reporter à ses origines. L’organisation de l’Internationale est due à la réunion à Londres, à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1862, d’une délégation d’ouvriers français. Cette délégation était composée d’hommes intelligents et entreprenants, pour la