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lement constitué, seraient immédiatement privés de leur solde.

Le conflit entre ces deux chefs de gardes nationaux, l’un nommé régulièrement, mais l’autre disposant de bataillons qui lui accordaient leur confiance, n’avait qu’une importance secondaire. L’autorité des commandants de secteurs n’existait plus guère, et la désorganisation de la garde nationale, telle qu’elle était constituée durant le siège, était complète.

Le colonel Langlois, dans sa déposition déjà citée, a dit : à propos des commandants de secteurs :

Oui, me dit M. Roger du Nord, cela peut s’arranger. Le maire de Montmartre, M. Clemenceau, est plein de bonne volonté. Mais il y a des gens qui jettent des bâtons dans les roues. Il y a des représentants de secteurs qui résistent, entre autres Un nommé Duval, le connaissez-vous ? — Non, je ne le connais pas. — Il y avait là en effet des gens qui avaient pris une certaine influence, ce qui provenait de ce qu’on avait supprimé les commandants de secteurs, qui étaient des généraux et des amiraux. Le jour où les gardes nationaux n’ont plus eu de rapports qu’avec le comité central, on ne tint plus la garde nationale. Il aurait fallu conserver ces commandants de secteurs. Ils étaient au nombre de neuf. Les commandants de secteurs, qui avaient des rapports avec les chefs de bataillons, étaient les hommes les plus capables de donner des ordres et d’empêcher ce qui est advenu. Je dis à M. Roger du Nord ce que je pensais de ces commandants de secteurs improvises.

(Enquëte parlementaire, déposition du colonel Langlois, t. II, p.516.)

L’agitation était donc fort circonscrite, et l’antagonisme entre le commandant du 8e secteur, un commandant improvisé, comme disait le colonel Langlois, et le populaire chef de légion Henry, n’avait guère qu’un caractère local et personnel.

Ce mouvement, dans deux arrondissements de la rive