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il disait : soyons calmes ! Il n’avait du tribun que la voix, et si sa gesticulation semblait d’un fou, ses avis étaient souvent d’un sage. Il était très brave. À Buzenval, comme colonel d’un régiment de marche, il s’était admirablement conduit et avait eu le bras fracassé. Il était fort aimé des gardes de son bataillon, le 116e, dit bataillon des artistes. À Bordeaux, au restaurant, entendant un jeune officier de mobiles dire assez haut que la garde nationale ne s’était pas battue, il s’était levé, et on avait eu toutes les peines à lui faire accepter les excuses du hobereau, qui était vraiment mal tombé, en parlant aussi légèrement de cette troupe, devant l’un de ses chefs blessés à l’ennemi. Le colonel Langlois avait été choisi par Proudhon pour être l’un de ses exécuteurs testamentaires, et cette désignation si flatteuse lui valait une certaine considération dans le parti avancé, comme sa droiture, sa vaillance de mousquetaire de la République, et la simplicité de son courage sur le champ de bataille, contrastant avec son emportement dans la vie civile, le faisaient estimer de tous les partis.

Langlois, dont il fut un instant question pour la haute fonction de général en chef de la garde nationale, exprima ainsi son avis à M. Roger du Nord, chef d’état-major du général d’Aurelle de Paladines, au sujet des canons :

Que le général convoque tous les commandants de bataillons, sans en excepter un seul, et qu’il leur pose cette question : Ne vaut-il pas mieux, au lieu d’avoir un parc unique d’artillerie à Montmartre, donner deux canons à chaque bataillon, ou tout au moins diviser ce parc, et répartir les canons sur plusieurs points ? Vous pouvez être certain que tous les commandants se prononceront pour la distribution des canons entre leurs bataillons. Supposer le contraire, c’est ne pas connaître la nature humaine. Par