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ment), il avait été annoncé par un membre du Comité Central que ce Comité, dans un but de conciliation, reconnaitrait le général d’Aurelle de Paladines comme commandant supérieur de la garde nationale, mais à la condition que ce général se soumettrait à l’élection. Les statuts de la Fédération exigeaient en effet que tous les chefs de la garde nationale, tous les gradés sans exception, dussent leur grade à l’élection. C’était un principe très démocratique, contestable il est vrai, et qui, au point de vue purement militaire, est inadmissible, mais, puisque la guerre étrangère était terminée, et que la garde nationale ne devait plus avoir qu’un rôle sédentaire, qu’elle recevrait seulement pour mission d’assurer l’ordre intérieur et de veiller à la défense de la République contre les tentatives des partis, quels qu’ils fussent, comme à l’époque de Lafayette le système de l’élection pouvait lui être appliqué, au moins d’une façon transitoire, et le général en chef pouvait s’y soumettre sans humiliation. C’eût été d’ailleurs une simple formalité, la nomination étant décidée d’accord, et cette sanction n’avait que le caractère d’une ratification plébiscitaire. Pour établir l’apaisement, le gouvernement aurait pu, lui, sans faiblesse, accepter cette investiture populaire. Mais Thiers, loin de vouloir l’apaisement, ne cherchait que le conflit, l’occasion de livrer bataille, et c’est là une preuve surabondante de ses intentions.

LE COLONEL LANGLOIS

Le conseil que donna le député-colonel Langlois, et qui ne fut pas suivi, était également acceptable, et susceptible d’amener une solution pacifique.

Figure assez curieuse que celle de Langlois. Un mélange choquant et sympathique de jactance et de vraie bravoure,