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Je ne voyais pas d’inconvénient à cela. Je crois que M. Clemenceau parlait avec sincérité, Car, pour témoigner de son bon vouloir, il m’écrivit une longue lettre…

M. Clemenceau me disait que je pouvais compter sur son dévouement à l’ordre ; que, malgré ce qu’on disait de lui, il y était attaché ; qu’il comprenait très bien qu’une révolution ne pouvait conduire le pays qu’à d’autres malheurs que ceux dont on voulait sortir, que par conséquent il était disposé à faire tous ses efforts pour que son arrondissement rendit les armes.

(Enquête parlementaire, déposition du général d’Aurelle de Paladines, t. II, p. 434.)

Un espion, nommé Ossude, qui fit fonctions de prévôt dans le VIIe arrondissement, lors de la prise de Paris, répondant à une question du président de la Commission d’enquête au sujet des canons, a émis cette opinion, bonne à retenir, malgré l’indignité de la bouche et la grossièreté du ton :

Il y avait deux moyens : ou laisser faire, et un jour où ils (les gardes) auraient été gris, on les aurait enlevés (les canons). Ils en avaient assez, ils en avaient plein le dos, ou bien on pouvait attaquer, mais pas avec le 88e.

(id., dép. Ossude, t. II, p. 471.)

La Gazette des Tribunaux du 17 mars donnait l’aspect suivant de la ville le jour de la mi-carême (16 mars) :

La journée d’hier a été fort calme. Dans le centre de Paris, on n’a guère eu à remarquer que les manifestations de la Bastille, et notamment une députation de cinquante à soixante marins, qui, avant leur départ, sont venus, en chantant des refrains patriotiques, déposer une couronne au pied de la colonne de Juillet.

À Belleville et à la Villette, tout est fort tranquille. Montmartre seul continue à se fortifier et à se retrancher, sans toutefois qu’il en résulte des scènes de désordre.

Dans une réunion tenue aux Gobelins (13e arrondisse-