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a été établi pour sauver les pièces de l’ennemi, et sans doute les bataillon, de l’arrondissement ne veulent pas les voir servir d’instruments à un despotisme quelcon que pour faire un nouveau Deux-Décembre.

Mais, croyez-moi, évitez de prononcer sans cesse ces mots de guerre civile, familiers à la réaction, ils sont provocateurs et empêchent le calme des esprits.

(Arnold, sergent major an 176e bataillon, membre du Comité Central.)

Arnold, qui tenait ce langage conciliateur, et qui définissait, avec tant de mesure, les fonctions et les tendances du Comité Central, dont il fut l’un des principaux chefs, fut aussi membre de la Commune. C’est une physionomie intéressante. On voit, par sa déclaration ci-dessus, qu’il n’avait nullement songé à la guerre civile et que, comme ses collègues du Comité Central, il fut surpris par l’agression des troupes au Dix-Huit Mars.

Arnold (Georges-Léon) était né à Lille en 1840. Il avait donc trente et un ans au 18 mars. Il était architecte. Ancien élève de l’école des Beaux-Arts de Lille, il avait concouru pour le grand prix de Rome, section d’architecture. Il était entré dans l’administration, et devint sous-inspecteur des travaux de la ville de Paris. C’était, par rapport à d’autres collègues du Comité Central, un bourgeois. Ses opinions très avancées, et son patriotisme ardent, l’avaient mis en évidence, dans les clubs, pendant le siège. Sergent major au 176e bataillon (2e régiment de guerre), délégué à la Fédération, puis membre du Comité Central, il fut, après le 18 mars, élu commandant du 64e bataillon. Il fut chargé de la défense de la Butte Montmartre. Il signa avec Ranvier la convention intervenue entre les maires de Paris et les membres du Comité Central pour la convocation des électeurs au 26 mars, afin de nommer les membres de la Commune. Il s’attachait presque exclusivement aux opé-