Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/305

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cité, éventait-il les projets de Thiers, à la veille d’avoir un commencement d’exécution ?

GEORGES ARNOLD

Les protestations pacifiques abondaient cependant. Arnold, membre du Comité Central, futur membre de la Commune, écrivait à l’Opinion Nationale, en prenant ce prétexte que « son nom était placé, par ordre alphabétique, en tête de la liste des membres qui avaient signé le manifeste du Comité central » pour répudier toute idée de guerre civile. Il se défendait d’abord de faire partie d’un gouvernement, occulte ou anonyme. « Nous ne sommes pas plus un gouvernement, disait-il, que tel groupe d’écrivains défendant une même cause dans un ou plusieurs journaux, pas plus que la coalition de l’Union libérale. » Il ajoutait :

Nous croyons que les intérêts des citoyens réunis et groupés comme gardes nationaux ont besoin d’être solidarisés pour être soustenus et défendus. La garde nationale forme une grande famille, et le Comité Central constitue son grand conseil de famille. Il n’y a là rien d’anarchiste, ni qui puisse appeler le ridicule on le mépris, ou au besoin les foudres d’un pouvoir quelconque. Pour remplir de telles fonctions, pas besoin d’être une illustration ; il y a même quelque garantie de plus dans cette obscurité.

Il est vrai que le Comité Central, ou mieux la Fédération républicaine de la garde nationale, a aussi dans son programme la défense de la République menacée. Serait-ce là une usurpation de pouvoirs ? Les hommes notoires ou illustres, actuellement en lumière, n’ont pas donné à la République de tels gages qu’on puisse la leur abandonner aveuglément.

C’est donc à tort que vous indiquez, en notre œuvre, une tentative quelconque de gouvernement, et c’est également à tort que vous faites apparaître aux yeux de vos lecteurs le spectre des batteries de Montmartre, braquées sur Paris.

Un tel mélange de questions amène la confusion. Le parc d’artillerie de Montmartre, dû à l’initiative de l’arrondissement,