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Pour réussir, j’ai besoin du concours de tous les bons citoyen. Je fais donc appel au patriotisme de la garde nationale et de tous ses officiers.

Pendant le siège de Paris, elle a partage avec l’armée la gloire et le périls de la défense ; c’est à elle, dans les douloureuses circonstances que nous traversons, de donner l’exemple des vertus civiques, et à moi de la diriger dans ses nobles efforts.

Ma règle de conduite sera la justice, le respect des droits acquis, et de tous les services rendus.

Il est nécessaire que le travail répare, le plus tôt possible, les malheurs de la guerre. L’ordre seul peut nous ramener à la porspérité. J’ai la ferme volonté de réprimer avec énergie tout ce qui pourrait porter atteinte à la tranquille cité.

Ces menaces oratoires furent suivies d’un acte violent seconde et plus sérieuse provocation. Thiers s’en prenait à la presse. C’est toujours le premier acte des pouvoirs désireux d’affirmer leur force, la suppression des journaux d’opposition. Thiers se souvenait des ordonnances de juillet. Il avait rédigé la protestation qui appela le peuple aux armes. Seulement, cette fois, c’était lui qui était Polignac.

JOURNAUX SUPPRIMÉS

Le général en chef de l’armée de Paris, en vertu de l’état de siège, exerçant les pouvoirs nécessaires au maintien de l’ordre et de la police, et sur l’avis du gouvernement, prit l’arrêté suivant :

Attendu qu’il n’y a pas de gouvernement libre possible, lorsque chaque jour, impunément, des feuilles publiques, répandues à profusion, prêchent la sédition et la désobéissance aux lois que la République ne peut cire fondée que par le respect des droits de tous, l’ordre et le travail ; que l’ordre et le travail ne peuvent être rétablis tant que de pareilles publications seront tolérées ; que les journaux ci-dessous désignés ne cessent de provoquer directe-