mission provisoire nommée pour l’élaboration des statuts : c’était l’expression réelle de l’émotion ressentie par la population.
Quand la convention relative à l’occupation fut officiellement connue, le Comité Central, par une déclaration affichée dans Paris, engagea les citoyens à assurer, par leur concours énergique, la stricte exécution de cette convention.
À la garde nationale revenait le droit et le devoir de protéger et défendre ses foyers menacés. Levée tout entière spontanément, elle seule, par son attitude, a su faire de l’occupation prussienne une humiliation pour le vainqueur.
Ce placard, bien qu’imprimé sur papier rouge, n’avait rien d’effrayant. Il était plutôt conçu en termes rassurants, puisque les auteurs repoussaient « les calomnies tendant à l’accuser d’excitation au pillage d’armes, de munitions, et à la guerre civile ».
Il répondait ainsi aux imputations et aux craintes, soigneusement entretenues à Paris, et exagérées à Bordeaux, que pouvaient faire naître la possession des canons soustraits aux Prussiens avec la mise en état de défense de Montmartre, des Buttes-Chaumont et de quelques autres points, où les canons se trouvaient déposés et gardés.
Ce terrible Comité fut cependant si peu entreprenant, si peu agressif, et l’on pourrait ajouter si peu révolutionnaire, que, pendant les trois semaines qu’il exerça le pouvoir, à la tête des bataillons les plus énergiques, ayant les hauteurs et les canons à sa disposition, de plus, respecté, obéi par la majorité de la garde nationale, il ne fit rien, pas même le Dix-Huit Mars.
Le Dix-Huit Mars, en effet, n’a qu’un auteur : Monsieur Thiers.
Cette insurrection, tout le monde en parlait et personne n’y croyait. M. Thiers seul pouvait la prévoir, puisqu’il la préparait, puisqu’il savait comment en provoquer l’explosion. Il est difficile de prouver l’existence d’un plan qui ne